DONNER ET PRENDRE
Une approche révolutionnaire de la réussite
par Adam Grant
Livre en anglais. Date de publication: Le 9 avril 2013
ISBN: 978-0-670-02655-5
Éditeur: Viking
Publié en ligne: Le 6 mars 2013
Par Ryan W. Quinn
Une discussion savante sur le va-et-vient de l’éthique en affaires.
Les bons gars finissent-ils vraiment les derniers? Adam Grant, psychologue organisationnel et professeur éminent à Wharton [une académie à l’université de Pennsylvanie], espère convaincre ses lecteurs du contraire avec un livre rempli de témoignages d’hommes d’affaires et de spécialistes des sciences sociales sur les avantages et les inconvénients des deux mentalités, celle de donateur et celle de preneur.
Les attitudes en milieu de travail, écrit-il, ont tendance à être principalement du genre “matcher” [comparateur] (“c’est à dire des échanges de faveurs égales”), dans lequel on recherche un équilibre réciproque qui peut paraitre bien sur le papier, mais n’est pas toujours atteint. Il note que les donneurs sont considérés comme trop mous et confiants, tandis que les preneurs sont perçus comme insensibles et hyper dominants. L’auteur donne en exemple, d’autres cas de donneurs et de preneurs et donneurs dans l’industrie, tels que le protagoniste central Kenneth Lay du scandale d’Enron, et tel que de bienveillants entrepreneurs en ligne comme Adam Rifkin et Craig Newmark de Craigslist, ainsi que des avocats, des magnats du hip-hop, des enseignants et les grands de l’histoire comme Abraham Lincoln et Frank Lloyd Wright. Grant cherche à persuader les lecteurs que les donneurs altruistes sont trop souvent sous-estimés dans le monde des affaires, et alors que certains jouent les paillassons, un grand nombre d’entre eux sont régulièrement couronnés de succès. Il explore les nuances productrices des réseaux d’affaires, la consolidation et la pratique de la relation avec la clientèle, et la communication efficace. En croisant les attributs de chacun, Grant laisse entendre qu’il y a des attributs acceptables dans les affaires et la gestion de carrière, que l’on soit donneur ou preneur, mais il reconnaît que la combinaison intelligente des deux se révélera la plus efficace. Il propose «Actions for impact” pour appliquer au mieux ses principes, et son approche est constamment pro sociale pour les lecteurs dans le monde des affaires.
Stratégies habiles et nouvelle approche pour les professionnels qui cherchent à faire pencher la balance de la réciprocité.
Le nouveau livre d’Adam Grant a reçu une intéressante attention des médias que ce soit le New York Times Magazine ou le Diane Rehm Show*. Le titre de son livre est Give and Take: A Revolutionary Approach to Success, [Donner et Recevoir: une Approche Révolutionnaire de la Réussite], et il est accompagné par sa propre page Web, blogue, outil d’évaluation, et la possibilité de nommer et de mettre en évidence ceux que vous connaissez et admirez. Le livre est agréable à lire et bien ancré dans la recherche. Comme tout ce que Grant fait, le livre est de haute qualité et vaut la peine. Plutôt que de faire la critique de son livre de façon conventionnelle, je veux prendre une approche différente et discuter de la façon dont une personne devrait lire un livre comme celui-ci.
Un aperçu
Ma discussion sur la façon de lire un livre comme celui de Grant aura plus de logique si je commence par en donner un rapide aperçu. L’objectif de Grant en écrivant ce livre est de nous persuader que donner peut avoir autant sinon plus d’impact sur notre réussite personnelle que prendre. Donner, prendre et comparer sont des «styles de réciprocité”, ou des manières de se rapporter à d’autres personnes. Les « Givers » [donneurs], comme les appelle Grant, sont des gens qui par leur style sont plus préoccupés par la création de valeurs pour les autres que de requérir la valeur pour eux-mêmes. Les Takers [preneurs], en revanche, tendent à extraire de la valeur des autres, tandis que les comparateurs (dont nous sommes tous à un moment ou un autre) cherchent à atteindre l’égalité en échangeant des faveurs. Tout le monde s’engage probablement dans une certaine mesure à donner, prendre, et échanger, mais la plupart d’entre nous ont un style dominant.
Dès le début du livre Grant discute un certain nombre d’études de différents domaines concluant que les résultats des donneurs ont tendance à être moins bons que ceux des comparateurs et des preneurs. Étonnamment, les donneurs ont aussi tendance à obtenir de meilleurs résultats que les comparateurs et les preneurs. Ils atteignent régulièrement plus de succès et moins de succès à la fois. Le casse-tête, que Grant cherche à percer est “Quel est le facteur qui cause la différence?”
Dans les chapitres deux à cinq, Grant met l’accent sur les avantages à long terme que les donneurs obtiennent par rapport aux preneurs et aux comparateurs pour ce qui est de la création de réseaux, du travail d’équipe, du potentiel à reconnaître un potentiel, et l’influence interpersonnelle. Dans les chapitres six à huit Grant explique comment ne pas en venir à n’obtenir que le faible rendement du donneur. Il aborde ainsi des questions telles que la façon d’éviter le burn-out professionnel, comment éviter de devenir un paillasson, et comment motiver les comparateurs et les preneurs pour qu’ils donnent plus. Le dernier chapitre résume les principaux arguments.
La Réaction
Je me suis trouvé à être presque aussi fasciné par la réaction de certains lecteurs que par le livre lui-même. J’ai écouté la discussion d’Adam à la radio avec Diane Rehm* et en plus de la lecture de l’article du New York Times Magazine, j’ai lu aussi beaucoup de commentaires laissés par les lecteurs sur le site Web. J’ai été étonné de voir combien les émotions font partie des réactions d’un grand nombre de gens. Alors qu’un grand nombre d’entre eux ont aimé le livre, l’article ou la discussion à la radio, il y en avait aussi beaucoup qui semblaient profondément bouleversés par l’idée que les donneurs puissent être couronnés de succès. Certaines de ces personnes ont exprimé se sentir exploités pour être des donneurs. Certains ont fait valoir que ce n’est qu’un phénomène masculin, les femmes sont généralement donneuses et personne ne pense qu’il y a quelque chose de spécial quand une femme est donneuse. D’autres ont fait valoir que cela n’était là qu’un psychologue de plus, agité d’avoir trouvé une exception aux hypothèses de l’économie.
Grant a dans son livre prévu et répondu à la plupart de ces préoccupations. Bien que toutes ses réponses ne marchent pas à chaque coup ( y a-t-il vraiment des réponses qui marchent tout le temps?), ses réponses sont bien raisonnées et plausibles. Je pense qu’il a bien géré les questions, et je suis sûr qu’il serait le premier à admettre qu’il y a des exceptions.
Ce qui m’a frappé le plus dans les réactions des gens à l’ouvrage de Grant c’est la tendance, qu’ont les êtres humains à lire un livre (ou à absorber tout autre média) à partir de leur propre point de vue, en rejetant tout ce que l’on ne croit pas, et en conséquence d’en extraire très peu d’information. Ceci est appelé la “confirming evidence bias,” [ la confirmation de l’évidence par le préjudice] un sujet déjà traité dans ce blogue**.
Mon propre apprentissage
Je suis tout aussi sensible à la confirmation de l’évidence par le préjudice que quiconque. Je trouve qu’il faut faire un effort conscient pour la surmonter. J’ai donc tenté de le faire en lisant le livre de Grant. Ceux qui lisent ce blogue savent que je ne suis pas un grand fan de l’attribution de titres tels que «donneur», «preneur» ou «comparateur. » J’aurais pu tout aussi bien laisser cette façon me décourager dès le début. Mais dans ce cas, j’aurais raté de belles histoires et de belles intuitions. J’ai au lieu de cela préféré me demander où j’aurais pu me tromper -un exercice fascinant en soi.
Un exemple sur ce point est survenu pour moi dans le chapitre sur
l’influence, où Grant décrit certains indicateurs de comportement de ceux qui pour influencer, ont tendance à utiliser des approches dominatrices. Je ne me considère pas un dominateur. Et pourtant, lorsque je lis la description de Grant, si je me demandais honnêtement comment je pourrais me tromper, je ne pourrais pas manquer, dans la liste des indicateurs, comment j’utilise beaucoup plus que je voudrais l’admettre, des approches dominantes pour influencer. Je dois avoir au moins certaines de ces tendances. Cela a soulevé pour moi des questions supplémentaires au sujet de: qui je voudrais être, et dans quelle mesure cela diffère-t-il de mon comportement actuel. Comment pourrais-je approcher différemment ce genre de choses ?
Idées
Étant donné que des questions conduisent à d’autres, un des avantages d’un livre comme celui de Grant est qu’il me donne des idées sur ce que je peux faire pour changer ce que je veux changer en moi. Je suis heureux de ma réaction. Je pense que ne rien retirer d’un livre comme celui-ci parce qu’on cherche à confirmer ses croyances existantes serait une triste perte.
Un autre malheureux résultat, cependant, serait de lire le livre sans broncher et de se dire: “. Être un donateur est meilleur, je n’aurai donc pas réussi avant de devenir un donneur en permanence « Être un donneur est bon, mais je ne pense pas que même Grant puisse penser que ce soit la seule et unique solution à tous les problèmes. Au contraire, je pense qu’un deuxième avantage d’un livre comme celui-ci est d’être susceptible de produire de nouvelles idées dans l’esprit des lecteurs sur les petites choses que l’on peut faire différemment.
Quand j’ai reconnu avoir certaines tendances à exercer une influence dominante, la pensée de mes enfants m’est immédiatement venue à l’esprit. Je ne suis pas un père dominateur, mais j’ai de temps à autre tendance à élever la voix, avec pour conséquences d’influencer le comportement plutôt que de prendre le temps de travailler une question par le biais, c’est-à-dire de prendre pour obtenir ce que je veux de mes enfants plutôt que de leur donner pour les inspirer. En continuant ma lecture je pensais aux différentes façons dont je pourrais mettre de côté ce que je fais en ce moment, pour me concentrer sur mes enfants et comment je pourrais leur poser des questions ou attendre qu’ensemble nous imagions des alternatives.
Certaines des idées que je lis dans le livre probablement marchent, d’autres, non. Ces idées ne me viendront pas à l’esprit avant que je parcoure le livre à nouveau dans une semaine, un mois, un an.
Chacune de ces idées m’aidera peut-être à bénéficier de certains des avantages que Grant décrit.
L’astuce est de ne pas supposer que ce livre fournit la «bonne réponse», mais plutôt de le voir comme une source de concepts qui viennent à ceux qui ont vraiment l’esprit ouvert au fait qu’ils pourraient se tromper, mais qui veulent vraiment apprendre.
Un dernier mot
Les histoires et les concepts exprimés dans ce livre sont assez pertinents pour être la source d’inspiration pour tous ceux qui y reviennent encore et encore. Mais ils sont tout aussi précieux pour ceux dont le temps et l’intérêt les incitent à ne lire le livre qu’une seule fois. Que le livre de Grant soit «donneur» dépendra beaucoup de la façon dont nous le recevrons.
* Le une émission sur le réseau radio NPR aux États-Unis a en 2007 été nommé l’un des dix plus puissants programmes nationaux.
**Le blogue de Ryan W. Quinn : http://leadingwithlift.com
Comment puiser dans l’extraordinaire et le faire durer.
Quelle est la clé qui amènera un changement durable dans l’organisation? Clarté. À propos de qui vous êtes, ce que vous représentez, et ce que vous voulez atteindre.
Du blogue leadingwithlift.com :
How-to-read-a-book-like-adam-grants-give-and-take [Comment lire un livre comme Adam Grant “Give and Take”]
19 avril 2013]