Le secret derrière les enfants étonnamment bien élevés en France.
Lorsque la journaliste américaine Pamela Druckerman eut un bébé à Paris, elle n’aspirait pas à devenir une «mère française.” La parentalité française n’étant pas une chose connue, telle que la mode française ou le fromage français. Les parents français eux-mêmes insistent pour dire qu’ils ne font rien de spécial.
- Pourtant, les enfants Français, que Druckerman connait dorment toute la nuit dès l’âge de deux ou trois mois, tandis que pour ceux de ses amies américaines cela prend un an ou plus.
- Les enfants français mangent des repas bien équilibrés qui sont plus susceptibles d’inclure des poireaux braisés que des croquettes de poulet.
- Et tandis que ses amies américaines passent leurs visites à résoudre des querelles entre leurs enfants, ses amies françaises sirotent un café pendant que les enfants jouent.
La maternité est une expérience différente en France. Il n’y a pas de modèle, comme en Amérique, pour la nouvelle maman harcelée et sans vie personnelle. Les mères françaises présument que même les bons parents ne sont pas au service constant de leurs enfants et qu’il n’est pas nécessaire de se sentir coupable sur ce point. Elles ont avec leurs enfants une autorité calme et facile que Druckerman ne peut qu’envier.
Bien entendu, il n’y aurait rien à discuter sur le rôle parental français s’il produisait des enfants robotiques et sans joie. Mais en fait, les enfants français sont tout aussi bruyants, curieux et créatifs que les enfants américains. C’est simplement qu’ils se comportent beaucoup mieux et ont une plus grande maitrise d’eux-mêmes. Alors que l’on donne à certains rejetons américains des tuteurs en mandarin et une formation pré scolaire, les enfants français trottinent à dessein et découvrent le monde à leur propre rythme.
Avec un ordinateur portable caché dans son sac à couches, Druckerman, une ancienne journaliste du Wall Street Journal, cherche à apprendre les secrets qui permettent d’élever une société de bons petits dormeurs et de fins gourmets, tandis que les parents demeurent raisonnablement détendus. Elle découvre que les parents français sont extrêmement stricts dans certains domaines et étonnamment permissifs dans d’autres. Elle se rend compte qu’il ne suffit pas d’avoir une philosophie de la parentalité différente pour être un parent différent. Il faut également une vision différente et tangible de ce qu’est un enfant.
Tout en concrétisant son propre « non », Druckerman découvre que les enfants, y compris les siens sont capables de prouesses qu’elle n’avait jamais imaginé.
L’essai du samedi 4 février 2012, Le Wall Street Journal
Pourquoi les parents français sont-ils supérieurs
Alors que les Américains frettent sur la parentalité moderne, les Français élèvent des enfants heureux et bien élevés, sans trop d’anxiété.
Pamela Druckerman écrit sur les secrets des Gaulois pour éviter les crises de colère, sur l’enseignement de la patience et comment dire « non » avec autorité.
Quand ma fille avait 18 mois, dit Pamela Druckerman, mon mari et moi avons décidé de l’emmener avec nous en vacances d’été. Nous avons choisi une ville côtière qui est à quelques heures de train de Paris où nous vivions alors (je suis Américaine, il est britannique). Nous avions réservé une chambre d’hôtel avec un lit d’enfant. Bean, tel que nous appelons notre fille, n’était alors que notre seul enfant, alors pardonnez-moi d’avoir pensé: pourquoi cela serait-il difficile ?
Nous prenions le petit déjeuner à l’hôtel, mais il nous fallait prendre les déjeuners et dîners au petit restaurant de fruits de mer dans le vieux port. Nous avons vite découvert que deux repas par jour au restaurant avec un jeune enfant méritaient d’être reconnus comme un cercle d’enfer particulier.
Bean prenait un bref intérêt pour la nourriture, mais au bout de quelques minutes, elle renversait les salières et déchirait les paquets de sucre. Puis elle demandait à être sortie de sa chaise haute pour qu’elle puisse se lancer dans le restaurant et se précipiter dangereusement vers les quais.
Notre stratégie était de terminer le repas rapidement. Nous commandions dès que nous étions assis, puis nous supplions le serveur de nous amener un peu de pain et de nous apporter les entrées et les plats principaux en même temps. Alors que mon mari engouffrait quelques bouchées de poisson, je m’assurais que Bean ne se fasse pas expulser par un serveur ni ne se perde en mer. Puis nous changions de rôle. Nous laissions d’énormes pourboires apologétiques, pour compenser le cercle de serviettes déchirées et de calamars autour de notre table.
Après quelques autres pénibles visites au restaurant, j’ai commencé à remarquer que les familles françaises qui nous entouraient ne semblaient pas partager l’agonie de nos repas. Bizarrement, on aurait dit qu’ils étaient en vacances. Les tout-petits français étaient assis avec satisfaction dans leurs chaises hautes, en attendant leur nourriture, ou en mangeant du poisson et même des légumes. Il n’y avait pas de cris ou de plaintes. Et il n’y avait aucun débris autour de leurs tables.
Bien qu’à l’époque je vécusse en France depuis quelques années, je ne pouvais pas me l’expliquer. Ce n’est que lorsque je commençais à réfléchir à la parentalité française que je réalisais que ce n’était pas la seule heure des repas qui était différente. Je me suis soudain posé beaucoup de questions.
Pourquoi au cours des centaines d’heures que j’avais passées au square n’avais je jamais vu un enfant (sauf le mien) pousser un accès de colère? Pourquoi mes amies françaises n’avaient-elles à soudain s’éloigner du téléphone parce que leurs enfants réclamaient quelque chose? Pourquoi leur salon n’était-il pas envahi par des tentes tipi et des cuisines-jouets, tel que le notre l’était ?
Il devint bientôt clair que calmement, mais en masse les parents français obtiennent des résultats et une atmosphère de vie familiale très différente.
Quand des familles américaines venaient chez nous en visite, les parents passaient généralement la plupart du temps à arbitrer les querelles de leurs enfants, à aider leurs enfants en bas âge à tourner autour du comptoir central de la cuisine, ou encore à s’aplatir au sol pour construire des villages Lego. En revanche, quand des amis français nous visitaient, les adultes prenaient le café et les enfants jouaient allègrement tout seuls.
À la fin de nos vacances à la plage ratées, je décidai de chercher à comprendre ce que les parents français faisaient différemment. Pourquoi les enfants français ne se lançaient-ils pas de la nourriture? Et pourquoi leurs parents ne criaient-ils pas? Pouvais-je changer mes connexions internes et obtenir les mêmes résultats avec ma progéniture?
Poussée en partie par un désespoir maternel, j’ai passé les dernières années à enquêter sur la parentalité française. Et maintenant, avec Bean qui a 6 ans et les jumeaux qui en ont 3, je peux vous dire ceci:
Les Français ne sont pas parfaits, mais ils ont quelques secrets parentaux qui fonctionnent vraiment bien.
Je réalisai que j’étais sur la bonne piste lorsque je découvris une étude de 2009, menée par des économistes de Princeton, comparant les expériences de garde d’enfants, de mères dans la même situation à Columbus, Ohio, et à Rennes, en France. Les chercheurs constatèrent que les mamans américaines trouvaient deux fois plus désagréable d’avoir à faire face à leurs enfants. Dans une autre étude par les mêmes économistes, les mères au Texas qui avaient un emploi trouvaient que même faire le ménage était plus agréable que la garde de leurs enfants.
Mais en dépit de tous ses problèmes, la France est l’endroit parfait pour résoudre les problèmes actuels de la parentalité américaine. Les parents français de classe moyenne (je n’ai pas suivi les très riches ou les pauvres) ont des valeurs qui me sont familières. Ils savent être attentifs en parlant avec leurs enfants, en leur révélant la nature et en leur lisant beaucoup de livres. Ils leur font suivre des cours de tennis, des cours de peinture et les emmènent aux musées scientifiques interactifs.
Pourtant, les Français ont réussi à s’impliquer dans leur famille sans pour cela devenir obsessionnels. Ils présument que même les bons parents ne sont pas au service constant de leurs enfants, et qu’il n’est pas nécessaire de se sentir coupable à ce sujet.
Une mère de famille parisienne m’a dit : «Pour moi, les soirées sont pour les parents. Ma fille peut être avec nous si elle veut, mais c’est le temps des adultes.” Les parents français veulent que leurs enfants soient stimulés, mais pas tout le temps.
Je ne suis pas la première à souligner que la classe moyenne américaine a un problème parental qui a été soigneusement diagnostiqué, critiqué et nommé en anglais: overparenting, hyperparenting, hélicoptère parental, et mon préféré, le kindergarchy ajouteDruckerman. Que je traduis par la suréducation des enfants, l’hyperéducation, l’éducation héliportée et la gaminogarchie. Personne ne semble aimer l’implacable et malheureux rythme de la parentalité américain, et les parents eux-mêmes moins que tous.
Bien sûr, les Français ont toutes sortes de services publics qui contribuent à rendre les enfants plus attrayants et moins stressants. Les parents n’ont pas à payer pour le pré scolaire, à s’inquiéter pour l’assurance maladie ou à économiser pour le collège. Beaucoup reçoivent des attributions mensuelles versées directement dans leurs comptes bancaires rien que parce qu’ils ont des enfants.
Mais ces services publics n’expliquent pas toutes les différences. Je trouve que les Français semblent avoir tout un cadre différent pour élever des enfants. Quand j’ai demandé à des parents français comment ils disciplinés leurs enfants, il leur a fallu quelque temps rien que pour comprendre ce que je voulais dire.
-“Ah, vous voulez dire comment nous les éduquons?” demandèrent-elles.
“Discipline”, je me suis vite rendu compte, est une notion étroite, rarement utilisée qui traite de la punition tandis que “l’éducation” (qui n’a rien à voir avec l’école) est quelque chose qu’ils imaginaient faire tout le temps.
Une des clés de cette éducation est le simple fait d’apprendre à attendre. C’est la raison pour laquelle les bébés français que je rencontre dorment une nuit complète dès l’âge de deux ou trois mois. Leurs parents ne les prennent pas dans leurs bras dès qu’ils se mettent à pleurer, ce qui permet aux bébés d’apprendre à se rendormir. C’est aussi pourquoi les tout-petits français s’assoientavec satisfaction dans un restaurant. Plutôt que de grignoter toute la journée comme des enfants américains, ils ont pour la plupart à attendre l’heure du repas pour manger. (Les enfants français ont toujours trois repas par jour et un gouter autour de 16 heures).
Un samedi, j’ai visité Delphine Porcher, une avocate qui se spécialise dans les professions, qui a la trentaine et qui vit avec sa famille dans la banlieue est de Paris. Quand je suis arrivé, son mari travaillait sur son ordinateur portable dans le salon, tandis que Aubane, un an, faisait la sieste à proximité. Pauline, leur fille de 3 ans, était assise à la table de la cuisine, complètement absorbée dans la tâche de remplir des petites enveloppes de pâte à cupcakes. Elle savait résister à la tentation de manger la pâte.
Delphine me dit qu’elle n’a jamais eu spécifiquement à enseigner la patience à ses enfants. Mais les rituels quotidiens de sa famille sont un apprentissage continu dans la façon de retarder la gratification. Delphine me dit qu’elle achetait parfois des bonbons pour Pauline. (Les bonbons sont en vitrine dans la plupart des boulangeries.) Mais Pauline n’est pas autorisée à manger les bonbons avant l’heure de son gouter, même si elle doit pour cela attendre plusieurs heures.
Quand Pauline a essayé d’interrompre notre conversation, Delphine lui dit: «Attends deux minutes, mon petit. Je suis en train de parler.” Elle était à la fois très polie et très ferme. J’ai été frappée par la voix calme de Delphine et par la façon dont elle semblait certaine que Pauline lui obéirait. Delphine a également enseigné à ses enfants une aptitude associée: apprendre à jouer par eux-mêmes. Parlant de son fils, Aubane, elle ajouta
– “La chose la plus importante est qu’il apprenne à être heureux par lui-même,”
C’est une habileté que les mères françaises plus que les mères américaines cherchent à cultiver explicitement chez leurs enfants. Dans une étude de 2004 sur les connaissances parentales des mères qui ont fait des études supérieures aux États-Unis et en France, les mamans américaines ont déclaré qu’encourager leurs enfants à jouer seul était d’une importance moyenne. Mais pour les mères françaises, c’était très important.
Plus tard, j’ai envoyé un email à Walter Mischel, le plus grand expert mondial sur la façon dont les enfants apprennent à retarder la gratification. En l’occurrence, M. Mischel, âgé de 80 ans et professeur de psychologie à l’Université de Columbia, se trouvait à Paris, séjournant dans l’appartement de sa petite amie de longue date. Il accepta de me rencontrer pour prendre un café.
M. Mischel est surtout célèbre pour avoir conçu le «test de la guimauve” à la fin des années 1960 quand il était à l’Université Stanford. Dans ce test, un expérimentateur conduit un enfant de 4 ou 5 ans dans une pièce où une guimauve est placée sur une table. L’expérimentateur dit à l’enfant qu’il va quitter la pièce pour un peu de temps, et que si l’enfant ne mange pas la guimauve jusqu’à ce qu’il revienne, il sera récompensé par deux guimauves. S’il mange la guimauve, il aura seulement celle-là.
La plupart des enfants ne pouvaient attendre plus d’environ 30 secondes. Seul un enfant sur trois résistait la totalité des 15 minutes de l’absence de l’expérimentateur. Le truc, les chercheurs ont constaté, est que ceux qui pouvaient attendre savaient se distraire.
Puis au cours des années 1980, M. Mischel et ses collègues ont constaté que ceux qui pouvaient attendre étaient capables de mieux se concentrer et de mieux raisonner. Ils avaient tendance à ne pas s’effondrer sous la contrainte.
Se pourrait-il qu’enseigner aux enfants à retarder la gratification – tel que le font les parents français de classe moyenne, rende les enfants plus calmes et plus résistants ?
Cela expliquerait-il pourquoi les enfants des classes moyennes américaines qui sont en général plus habitué à obtenir ce qu’ils veulent tout de suite se trouvent souvent en situation de stress?
M. Mischel, qui est originaire de Vienne, n’a pas effectué le test de la guimauve sur les enfants français. Mais observateur de longue date de la France, il dit être frappé par la différence entre les enfants français et américains. « Aux États-Unis, » dit-il, «certainement l’impression qu’on a, c’est que la maitrise de soi est de plus en plus difficile pour les enfants.”
Les parents américains veulent bien sûr que leurs enfants soient patients. Nous encourageons nos enfants à partager, à attendre leur tour, à mettre la table et à pratiquer le piano. Mais la patience n’est pas une compétence que nous affinons avec autant d’assiduité que le font les parents français. Nous avons tendance à considérer la capacité des enfants à attendre comme une question de tempérament. À notre avis, si les enfants savent attendre ou pas est une question de chance.
Les parents et ceux qui s’occupent des enfants ont du mal à croire que nous sommes si laissez-faire au sujet d’une aptitude aussi cruciale. Quand j’ai mentionné le sujet à un dîner à Paris, mon hôte français s’est lancé dans une histoire à propos de l’année, qu’il vécut en Californie du Sud.
Lui et sa femme s’étaient liés d’amitié avec un couple américain et avaient décidé de passer un week-end avec eux à Santa Barbara. C’était la première fois qu’ils rencontraient les enfants de l’autre, dont l’âge variait de 7 à 15 ans. Bien plus tard, ils se souviennent encore de la façon dont les enfants américains interrompaient fréquemment les adultes au milieu d’une phrase. Ils n’avaient pas de repas à heure fixe ; les enfants américains allaient au réfrigérateur et prenaient de la nourriture quand ils le voulaient. Il semblait au couple français que les enfants américains étaient en charge.
«Ce qui nous a frappés, et nous a dérangés, c’est que les parents n’ont jamais dit non,” dit le mari. Les enfants ont fait “N’importe quoi”, a ajouté son épouse.
Après un moment, il m’a semblé que la plupart des descriptions françaises de jeunes Américains comprennent cette phrase «N’importe quoi», qui signifie «tout» ou «tout ce qu’ils veulent.” Il suggère que les enfants américains n’ont pas de limites fermes, que leurs parents n’ont pas d’autorité, et que les enfants font ce qu’ils veulent.
C’est l’antithèse de l’idéal français du cadre concret dont les parents français parlent souvent. Ce cadre signifie que les enfants ont des limites très fermes sur certaines choses que les parents appliquent rigoureusement. Mais à l’intérieur se ce cadre, les parents français donnent à leurs enfants beaucoup de liberté et d’autonomie.
L’autorité est une des parties les plus impressionnantes de la parentalité française et peut-être le plus difficile à maîtriser. Beaucoup de parents français que je rencontre, continue Duckerman, ont une calme et facile autorité avec leurs enfants que je ne peux qu’envier. Leurs enfants les écoutent vraiment. Les enfants français ne se lancent pas précipitamment à droite et à gauche, ils ne protestent pas, ils ne s’engagent pas continuellement dans de longues négociations.
Un dimanche matin, au parc, ma voisine Frédérique me vit essayer de faire face à mon fils Leo, qui avait alors 2 ans et faisait tout rapidement. J’étais constamment en mouvement lorsque j’allais au parc avec lui. Il semblait considérer les barrières autour des aires de jeux comme une simple invitation à s’enfuir.
Frédérique venait d’adopter trois mois plus tôt, une belle petite fille rousse de 3 ans d’un orphelinat Russe. Pourtant, par le seul fait d’être française, elle avait déjà une vision différente de la mienne sur l’autorité – sur ce qui était possible, et sur ce qui ne l’était pas.
Frédérique et moi étions assises sur le périmètre du bac à sable, essayant de bavarder. Mais Leo ne cessait de se précipiter hors du portail entourant le bac à sable. Chaque fois, je me levais pour le chasser, le gronder, et le ramener tandis qu’il criait. Dans un premier temps, Frédérique regarda ce petit rituel en silence. Puis, sans aucune condescendance, elle me dit que si je continuais de courir après Leo nous ne serions pas en mesure de partager le petit plaisir de nous asseoir et de bavarder quelques minutes.
“C’est vrai,” répondis-je. “Mais que puis-je faire?” Frédérique me suggéra d’être plus sévère avec Leo. Dans mon esprit, passer l’après-midi à courir après Leo était inévitable. Dans son esprit, c’était impossible.
Je remarquais que j’avais grondé Leo pendant les 20 dernières minutes. Frédérique sourit. Elle suggéra que je rende mon « non » plus fort et que j’y croie vraiment. La prochaine fois que Leo essaya de courir à l’extérieur de la barrière, j’ai dit «non» plus fortement que d’habitude. Il partit quand même.
Je le suivis et le trainais en arrière. « Vous voyez?” » Je lui dis. «Ce n’est pas possible. »
Frédérique sourit à nouveau et me dit de ne pas crier, mais plutôt de parler avec plus de conviction. Je craignais de le terrifier. « Ne vous inquiétez pas », déclara Frédérique, en m’encourageant.
Leo n’écouta pas la fois suivante. Mais je sentais peu à peu mes «nons» devenir plus convaincants. Ils n’étaient pas plus forts, mais ils étaient plus sûrs d’eux. Au quatrième essai, quand j’ai finalement été débordante de conviction, Leo a approché la barrière mais miraculeusement, il ne l’ouvrit pas. Il se retourna et me regarda avec méfiance. J’ai élargi mes yeux et j’ai essayé de lancer un regard de désapprobation.
Après environ 10 minutes, Leo ne chercha plus à essayer de sortir. Il sembla oublier la barrière et vint jouer dans le bac à sable avec les autres enfants. Bientôt Frédérique et moi causions, les jambes allongées devant nous. J’ai été surprise que Leo me considère une figure d’autorité.
“Tu vois», déclara Frédérique, sans jubilation. “C’est le ton de ta voix.” Elle souligna que Leo ne semblait pas être traumatisé. Sur le moment, et peut-être pour la première fois-, il ressemblait à un enfant français.
Adapté de “Bringing Up Bébé: One American Mother Discovers the Wisdom of French Parenting, Une Mère américaine découvre la sagesse de l’éducation des enfants à la française “, qui sera publié par Penguin Press.