Les 6 paliers qui transforment les revers en réussites

Par KRISTIN WONGJAN. 30, 201

Diplômée d’une maîtrise de l’Université de New York peu après la grande récession, Melanie Lockert se retrouva dans une situation familière à des millions de récents diplômés: près de $100 000 de dette après intérêts, et un travail rémunéré à $12 de l’heure.« On a dit à un grand nombre d’entre nous que joindre une bonne école, bien travailler et bosser rigoureusement nous permettra d’obtenir facilement un emploi », a déclaré Mme Lockert. « Malheureusement, dans un monde post-récession, ce n’est pas le cas. Cela dit, sans un diplôme universitaire, il est encore plus difficile d’obtenir un emploi. »

À ses moments les plus rigoureux, Mme Lockert a dû avoir recours à des coupons alimentaires et à se passer d’assurance santé. Mais après trois ans de consciencieuses restrictions budgétaires et réduction de ses dépenses, elle s’est désendettée, racontant son expérience dans un blog pour rester sur le droit chemin. Mme Lockert n’a pas seulement récupéré; elle a aussi complètement changé ses opinions et ses habitudes financières, et a utilisé ce qu’elle a appris pour aider ceux encore endettés.

«Ceux que cela a intéressés ont découvert mon blog et ont commencé à m’envoyer désespérément des courriels de semaine en semaine, cherchant des solutions», a-t-elle déclaré. “J’ai répondu et offert autant de ressources et de soutien que possible. »

L’histoire de Mme Lockert est un bon exemple de résilience, et de persévérance qui change et murit.

C’est ce que les auteurs Stephanie et Ama Marston appellent «transformative resilience. » Dans leur livre : “ Type R: Transformative Resilience for Thriving in a Turbulent World,” [Type R: résilience transformative pour prospérer dans un monde turbulent]. Elles soutiennent que la façon dont à l‘accoutumée nous imaginons la résistance, c’est-à-dire un «rebond», ne nous aide pas. Il est préférable de voir nos échecs comme des occasions pour mieux fonctionner et opérer positivement dans le monde qui nous entoure.

« Peu importe nos antécédents socioéconomiques, notre âge, notre situation, nous allons tous à un moment ou un autre, traverser une période difficile», a déclaré Stephanie Marston, une psychothérapeute. « Comment donc utiliser ces moments difficiles à notre profit? »

Alors que la persévérance est la capacité d’avancer malgré les revers, la résilience transformative est la capacité de s’améliorer à cause d’un revers. Si Mme Lockert s’était simplement remise de sa crise de la dette estudiantine sans avoir appris les leçons cruciales qu’elle en a tirées, elle aurait peut-être refait les mêmes erreurs, ne réfléchissant pas à ce qui devait changer.

Après avoir interviewé des centaines de personnes comme Mme Lockert au cours des 30 dernières années et étudié le phénomène avec sa fille, Stephanie Marston et sa petite fille, Ama, toutes trois ont découvert que les gens connaissent six étapes distinctes pour transformer l’adversité en amélioration. Ces paliers s’appliquent aux groupes, organisations, familles et communautés ainsi qu’aux individus.

Premier palier: Vous êtes dans votre zone de confort

C’est bien sûr le calme avant la tempête.

« Chacun de nous trouve sa place dans le monde », écrivent les auteurs. «Nous nous permettons de nous définir par les structures et les systèmes que nous avons mis en place, depuis les titres de nos emplois et de nos réalisations, jusqu’à nos collègues, nos familles et la maison dans laquelle nous vivons.

Ces systèmes nous permettent d’opérer sans trop avoir à réfléchir sur nos habitudes et sur nos décisions quotidiennes. Nous nous sentons en sécurité dans cet ensemble de systèmes et structures, et bien que les autorités et les experts en productivité puissent le décrier, la zone de confort n’est pas toujours une mauvaise chose.

Robert M. Yerkes et John D. Dodson, psychologues et pionniers dans la recherche, ont découvert qu’un certain niveau de confort et de familiarité nous permet d’atteindre une performance maximale. D’une certaine manière, les zones de confort nous donnent l’énergie dont nous avons besoin pour affronter le monde. Il arrive, cependant que nous en sommes chassés. Ce n’est d’ailleurs pas toujours une mauvaise chose.

Deuxième palier : … vous subissez un bouleversement

Qu’il s’agisse d’un problème de santé, d’un accident ou simplement de la démoralisante réalisation que vous deviez rembourser une énorme dette, «lorsqu’une perturbation survient, tout est remis en question», déclare Stephanie Marston. Le familier est disloqué, et nous ne pouvons plus compter sur la réalité que nous nous sommes construite.

« Pour moi, le moment vint, a dévoilé Mme Lockert, où je ne puis plus me permettre de vivre à New York, ma dette ayant des conséquences sur mes décisions, mon emploi, ma relation et toutes les facettes de ma vie »

En avançant dans le processus de résilience transformative, vous apprendrez à tomber sur une occasion parmi cette perturbation, mais au stage où vous vous trouvez, cela vous est pour ainsi dire encore impossible et vous êtes susceptible de connaître peur et panique. Au cours de cette étape, Mme Marston suggère de se concentrer sur ses soutiens externes.

«Souvent, lorsque nous sommes pris dans ce tourbillon, nous ne savons que faire, mais nos amis, notre famille et nos collègues le savent», annonce-t-elle.

Troisième palier: Vous êtes en plein chaos

Après le bouleversement survient le chaos. Vous luttez pour donner un sens à votre réalité qui a été mise en pièces. Certaines personnes peuvent au cours de cette étape se trouver alors dans le déni, suggère Mme Marston. Mme Lockert l’a confirmé dans sa propre expérience.

«Le déni peut être réconfortant, mais ce n’est pas un endroit où l’on peut demeurer longtemps», a-t-elle déclaré. « La vérité nous rattrape toujours. »

Mme Marston explique qu’à ce stage, il arrive que les personnes éprouvent énormément de chagrin, presque comme si elles avaient fait l’expérience de la mort.

C’est à ce stade qu’il faut se concentrer sur des solutions, et aussi difficile que cela puisse être, éprouver de la compassion pour soi-même est crucial, annonce Mme Marston.

« Nous sommes souvent très critiques et sévères envers nous-même et nous nous blâmons », ajoute-t-elle. « Il faut prendre conscience du fait que c’est une période vraiment difficile, mais qui ne va pas durer éternellement. Je pense que c’est là que souvent les gens se perdent. » Elle explique: « Ils pensent: «J’ai perdu ce que j’avais. J’ai perdu presque tout de ce que je savais. Et maintenant, je me trouve dans ce no man’s land. »Ce processus de pensée peut aisément devenir incontrôlable, mettant en question tout dans son environnement. Au cours de cette étape, il est important de se concentrer sur ce qui est réel plutôt que sur ce qui est imaginé, accentue Mme Marston. Une fois de plus, le soutien des amis et de la famille peut offrir une perspective réaliste pendant ces périodes de cafouillage.

Quatrième palier: Un catalyseur émerge

 Au cours du processus de transformation, vous prenez conscience de tout ce qui vous semblait caché jusque là: une nouvelle idée ou une nouvelle représentation vous aide à démarrer le processus de transformation. Le catalyseur de Mme Lockert est survenu quand elle a découvert que les lecteurs ont repéré son blog par des phrases de googling du genre:

  • «Je veux me tuer à cause de ma dette.»

«Cela m’a époustouflé», a-t-elle dit. “Mon grand-père s’est suicidé avant que je n’aie l’occasion de le connaître. Cela a causé un grand chagrin à ma mère et une partie de mon histoire familiale en a été coupée. J’ai également eu à traiter de mes propres problèmes de dépression et d’idées suicidaires. Je comprends donc bien ce qui peut se passer. »

« Généralement, ce catalyseur se produit naturellement. »

Je ne pense pas qu’il puisse être forcé. Ce processus implique un certain degré de capitulation, continue Mme Marston. «Parfois, il faut des jours, des mois, voir des années pour éclaircir le tout». Elle a ajouté que, dans la plupart des expériences qu’elle a étudiées, le catalyseur a surgi naturellement alors que l’individu acceptait le chaos et retrouvait la force de recouvrer une attitude plus positive.

Mme Marston dit : « J’adore la citation de Joseph Campbell qui prévient: Nous devons abandonner la vie que nous avons planifiée pour accepter celle qui nous attend.»

Cinquième palier: Vous vous dirigez vers quelque chose d’inédit avec une perspective nouvelle

 

Avec une attitude métamorphosée, vous commencez à vous diriger vers une nouvelle réalité, vous expérimentez avec votre sens de l’identité et votre place dans le monde.

Pour Mme Lockert, cela signifiait envoyer des courriels à ses lecteurs,  les rencontrer en personne et devenir une activiste de la prévention du suicide. « J’ai écrit une lettre ouverte à mes lecteurs leur disant:»

  • Vous n’êtes pas votre dette. La dette n’est pas une condamnation à mort !

Inévitablement, plus de gens ont commencé à me trouver par des recherches sur le suicide et les dettes», explique Mme Lockert.

Vous pourriez également, au cours de cette étape, assimiler de nouvelles expertises ou explorer d’autres activités qui repoussent les limites de votre ancienne zone de confort et refaçonnent votre place dans le monde.

«Nous ne pouvons pas nécessairement changer les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, mais nous avons le contrôle de notre attitude et pouvons changer à ce sujet » explique Marston. « Et c’est vraiment là le cœur de la mentalité du type R, changer notre état d’esprit pour voir les défis comme des opportunités. »

Sixième Palier : Vous êtes à l’aise avec les changements

Après avoir expérimenté avec votre nouvelle identité et votre nouvelle réalité, vous atteignez le point où tout a changé et vous êtes en concordance avec ces changements.

«Bien que nous conservions nos valeurs fondamentales, le renouveau implique de nouveaux entendements, de nouvelles croyances, attitudes et, surtout, de nouvelles identités», écrivent les Marstons.

“Kristin Wong est un écrivain indépendant et l’auteur de” Get Money “

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