Les vacances à l’américaine
Un récent article dans le journal Boston Globe discutait d’une tendance qui gagne du terrain parmi les compagnies start-ups: les jours de vacances illimités pour les employés.
Ceux qui auront suivi le débat sauront tout sur cet avantage puisqu’une compagnie connue comme Netflix l’a mis en pratique depuis des années. C’est une pratique qui ressemble à un rêve devenu réalité, mais qui risque de devenir un loup dans la bergerie si elle n’est appliquée correctement.
La journaliste Katie Johnston du Boston Globe déclare :
À l’échelle nationale seul un faible pourcentage d’entreprises a décidé d’éliminer les règlements sur les vacances. Cependant quelques exemples sont notables, tel que Netflix et Best Buy deux grandes compagnies bien connues. Mais c’est parmi les PME de la technologie et les start-ups qui dominent l’économie qu’au Massachusetts les chiffres sont le plus prononcés.
Les travailleurs rêvent généralement de pouvoir prendre autant de vacances qu’ils le désirent. Mais dans les cas particuliers dont nous parlons, et dans dans un nombre croissant d’entreprises, bien qu’autorisés à prendre autant de journées de vacances qu’ils le souhaitent, un grand nombre parmi eux soit n’augmentent pas leurs vacances, soit même les réduisent.
Les travailleurs ont adopté la culture du travail 24/7 avec un tel enthousiasme qu’une Compagnie californienne paie un bonus à ses employés qui prennent une semaine de vacances ininterrompue.
– «Nous sommes une entreprise de pointe», déclare Marc Moesse , 34 ans, expliquant pourquoi il ne prendra probablement pas plus de vacances bien que l’entreprise de logiciels VeraCode, son employeur, ait abandonné ses limitations de vacances pour cette année :
– « Prendre 6 semaines de vacances, ce serait six semaines à ne pouvoir participer aux changements dans l’entreprise, ce serait six semaines de perdues. »
Doug Schade , un recruteur à WinterWyman à Waltham, en banlieue de Boston estime que jusqu’à dix pour cent des entreprises de haute technologie du Massachusetts avec qui il travaille offrent des vacances illimitées. Il prédit que cette tendance va se propager rapidement et que de plus en plus d’employeurs vont s’éloigner d’une politique de vacances règlementée.
– «Les entreprises ne surveillent plus leurs employés de la même manière », a déclaré Schade. « Ce que nous voyons c’est la recherche d’une plus grande autonomie dans le travail. «
– Nous vivons dans un monde hyper-connecté, où les Smartphones et les tablettes gardent les employés au travail le soir et les weekends. La ligne entre le travail et le loisir est devenue si floue que surveiller les heures de travail des employés est pratiquement hors sujet, a déclaré Vivian Vitale.
Vivian Vitale occupe le poste d’exécutive vice-président des ressources humaines d’une compagnie nommée VeraCode , où les employés en vacances qui viennent malgré tout au bureau sont nommés des employés en Veracations. Elle déclare :
– « Il semble ridicule de calculer le temps de vacances alors que nous ne calculons pas les heures que les employées passent au travail en fin de journée ».
Lorsque Evernote, une entreprise de logiciels à Redwood City, en Californie, retira la règlementation des vacances il y a deux ans, certains employés ont réagi avec confusion :
-Alors, combien de temps de vacances devrons-nous réellement prendre?
Pour clarifier les choses, le directeur général Phil Libin introduisit un bonus :
– « 1000 $ par an aux employés qui prendraient au moins une semaine complète de vacances. Et il faudra que ce soit de vraies vacances pas des vacances à la maison.
– Les voyages », Libin a expliqué , « développent vraiment votre cerveau. »
Le hic ? C’est que Libin lui-même n’a pas pris de vacances depuis des années…