Mes professeurs au lycée Marjory Stoneman Douglas ont sauvé des vies

Opinion | CONTRIBUTEUR OP-ED

Par CARSON ABT

Feb. 26, 201

Parkland, Floride – Étudiant à l’école secondaire Marjory Stoneman Douglas, il m’est difficile de croire que l’école que je vois à la télé est la mienne. Personne ne peut croire qu’une fusillade dans une école puisse les atteindre jusqu’à ce qu’ils se bousculent pour repérer où sont leurs amis et leur famille. En fin de compte, 17 familles n’ont pas été en mesure de retrouver leurs proches.

Comme l’a dit Albus Dumbledore, le sage principal dans le livre de Harry Potter, “Le bonheur peut se trouver dans les pires circonstances si l’on se souvient d’allumer les lumières.” Mes professeurs sont cette lumière. Grâce à une combinaison de formation et de détermination, ils ont calmé la peur de certains et sauvé la vie des autres. Lorsque les écoles de tout le pays mettent leurs drapeaux en berne et partagent nos ténèbres, elles doivent également partager notre lumière. Peut-être que l’héroïsme ne peut être enseigné, mais la préparation peut certainement l’être. Chaque enseignant devrait avoir une formation pour se préparer à un possible massacre d’école telle qu’il advint dans mon école.

J’ai transmis ce message au président Trump mercredi, lors de sa séance d’écoute à la Maison-Blanche entre élèves et parents de l’école de Parkland. Le jour suivant, il a annoncé son refus de donner une plus active formation de tireur dans les écoles, mon idée. Si j’avais été au courant de sa pensée, je lui aurais raconté mon histoire.

Quinze minutes avant la sonnerie de fin de classes, après qu’un administrateur en ait donné l’ordre par interphone, l’alarme d’incendie a sonné et ma classe a été évacuée. Au moment de l’ordre de se mettre à l’abri dans les salles de classe, nous étions déjà trop loin pour faire demi-tour. Nous avons donc continué. Les enseignants à ce moment-là, instruisaient leurs élèves de se maintenir proches les uns des autres afin qu’ils puissent être comptés. Les professeurs restaient calmes, les étudiants tentaient de faire de même. La professeure de notre classe, Mme Hitchcock, nous a ordonné de continuer d’avancer. Nous avons été rassurés quand elle a fait l’appel et que la classe était au complet. Dans un moment pressant et chaotique, Mme Hitchcock a su maintenir l’ordre. J’appris ainsi que certains de mes amis étaient en sécurité.

Notre école conduit régulièrement des exercices d’incendie (comme nous l’avons fait le matin de la fusillade), des exercices en cas de tornade et des exercices de verrouillage. Il y a à peine six semaines, mes professeurs ont fait une séance d’entraînement sur des situations de tireur en exercice, connues sous le nom de code rouge. Toutes les portes doivent être verrouillées, les lumières éteintes et les élèves gardés dans les salles de classe et loin des fenêtres. Pour tout type d’urgence ou d’exercice, les enseignants doivent rendre compte de tous leurs élèves. Après cet exercice, les enseignants se sont entretenus avec les élèves de chacune de leurs classes de ce qu’ils devaient faire. On nous a dit où nous cacher et comment évacuer.

Selon le Government Accountability Office [Office de Comptabilité du Gouvernement], toutes les écoles n’ont pas la formation que nous avons et dix-huit des États dans le reste du pays n’exigent pas que leurs districts scolaires préparent des plans d’urgence, 59% des districts ont déclaré avoir des difficultés à contre-balancer la planification d’urgence avec d’autres priorités. Il n’y a pas de priorité plus élevée que de sauver des vies.

La formation de mes professeurs a sauvé des vies. Les enseignants criaient frénétiquement à leurs élèves de retourner dans les salles de classe, sauvant certains qui couraient sans le savoir vers le tireur.

Gard, mon professeur de mathématiques d’il y a deux ans, a évacué sa salle de classe lorsqu’il a entendu l’alarme d’incendie qui s’est déclenchée juste avant le début de la fusillade. Mais il a immédiatement ramené ses étudiants dans le placard de sa classe quand le code rouge a été déclaré. Il a éteint les lumières, fermé la porte de sa classe et compté ses élèves. M. Gard savait quoi faire et, en conséquence, il a sauvé des vies.

Au bruit des coups de feu, l’un de mes professeurs de l’année dernière, M. Rospierski, a précipité les élèves dans des salles de classe verrouillées, un protocole renforcé dans les séances de formation des enseignants. Ensuite, il est resté dans le couloir pour guider huit étudiants coincés et les éloigner du tireur qui se trouvait dans le même couloir.

Mon lycée n’est pas le seul à bénéficier d’une formation pour une telle situation. Il y a trois mois, une école primaire du nord de la Californie a empêché un tireur de pénétrer dans les salles de classe en utilisant des protocoles similaires et a sauvé d’innombrables vies. Chaque district peut se sécuriser davantage grâce à une formation analogue.

La formation de tireur activiste n’est pas le remède pour mettre fin aux fusillades dans les écoles. Mais c’est une partie essentielle de la sécurisation des écoles. Que l’on appuie l’armement des enseignants, l’interdiction des armes d’assaut ou toute autre mesure visant à réduire la violence armée, tout le monde devrait se rendre compte que l’entrainement au tir doit faire partie d’un programme visant à combattre les fusillades dans les écoles.

Le président Trump accueille des gouverneurs des 50 États pour discuter de la sécurité à l’école. Je l’invite à parler au gouverneur Rick Scott de Floride, qui a proposé d’augmenter l’entraînement et le nombre d’exercices dans des scénarios de tir dynamiques. Je lui demande de penser à mon histoire. Je lui demande de reconsidérer sa position sur cette question.

Carson Abt est un junior à Marjory Stoneman Douglas High School.

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